" Vouloir pratiquer le Wing Chun...
C'est vouloir naitre de nouveau ! "
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QUI EST MULLER LAURET ?

 

Au sein de l’archipel des Mascareignes, à l’est de Madagascar, est une île au relief tourmenté, comme son histoire, où s’est forgé dans les épreuves et le métissage l’âme d’un peuple, issu des quatre coins du monde, un peuple épris de liberté et de tolérance : l’île de la Réunion.

Quoi de plus naturel alors qu’un art de combat comme le Wing Chun Kung Fu, si loin de sa source, vienne s’y incarner quelques siècles plus tard ! Quel maître de cette tradition a bien pu vivifier le nerf de l’esprit de ces quelques disciples, pionniers infatigables et tenaces, qui font honneur au temple fondateur de Foshan.

« Etre attentif ! comme celui qui traverse un cours d’eau en hiver ; prudent comme celui qui craint ses voisins ; réservé comme celui qui reçoit l’hospitalité ; effacé comme la glace fondante. Car celui qui vainc les hommes est fort, mais celui qui se vainc lui-même est réellement puissant » (extrait du Tao Te King).

Telles sont les suprêmes vertus acquises après tant d’efforts par les maîtres de cet art, ceux à qui a été confiée la mission de répandre ces techniques de self-défense pour que chaque homme puisse mieux se connaître sur tous les plans de son être. Et telles sont ces mêmes vertus que se propose d’acquérir l’un des disciples, issu de notre île, et dont voici la courte biographie.

En ce premier jour de 1961, à l’aube, sur la route des Indes et de la Chine, naquit Muller Lauret.

Troisième d’une famille de six enfants, Muller a maintenant 11 ans. Nous sommes dans les années 1970, et sur les affiches du grand écran réunionnais se profile un chinois torse nu et affublé d’un pantalon noir du nom de Bruce Lee. Trop jeune, Muller ne mesure pas encore (sans doute au même titre que Bruce Lee) l’importance de la renommée internationale de cet acteur. Plein de vitalité, débordant d’énergie, les parents de Muller décident sous le conseil de leur médecin, de lui faire suivre des cours de karaté, seul art martial avec le judo enseignés à La Réunion.

Ainsi « il pourra canaliser cette énergie ». Il suit son petit bonhomme de chemin avec cette passion, le karaté, mais nourrissant le secret espoir de pratiquer un jour le Kung Fu. C’était ancré au plus profond de lui-même mais pourquoi, le savait-il réellement ? Son premier maître, M. Castelnau Jean-Marc, est confiant pour son Karaté-club Sankukaï à Saint Pierre, il a un poulain âgé de 14 ans maintenant à qui il offre la direction d’un cours pour enfants. Il aura raison de croire en lui puisqu’il va obtenir la ceinture marron en 1976.

Mais là, se produit une rencontre inattendue qui va changer le cours de sa vie : un élève de cette école, un certain Daniel Duby De Lavergne, ceinture noire. Ce dernier décide de partir en Chine et l’annonce à Maître Castelnau. Témoin de la scène, Muller entend des paroles qui raisonnent encore en lui. Le Maître conseille à Daniel Duby de remonter à la source des arts martiaux. Lui non plus ne sait pas réellement ce qu’il cherche mais comme Muller, et parce qu’il a quelques années de plus et est né sous « une bonne étoile », il a la même animation pour cet art peu connu pour l’époque : le Kung Fu. Il est à noter que les films de Bruce Lee ne sont pas encore connus d’eux. Leur motivation est autre : elle est intérieure. Daniel Duby part donc pour l’île de Formose (Taiwan) sur recommandation de la communauté chinoise de la Réunion. Il laisse derrière lui le jeune apprenti intrigué mais envieux : Daniel Duby réalise son rêve et par-là même le sien.

Au bout de 12 années passées entre la Chine et les Etats-Unis, et un titre de troisième au Championnat du Monde de combat en Kung Fu en 1976 et nommé meilleur européen mondial, il revient sur le sol réunionnais chaque année pour ses traditionnelles vacances auprès des siens. Il partage avec Muller de longues conversations tout aussi passionnantes sur les Maîtres de Kung Fu rencontrés en Chine. De même, il lui montre certaines techniques de la boxe chinoise côtoyant un art martial d’une efficacité redoutable encore méconnu des réunionnais et qui avait pour nom : le Wing Chun Kung Fu, l’art dans lequel Bruce Lee a excellé et a puisé tout son génie. Pour Daniel Duby, c’était Bruce et rien d’autre ! Pour Muller, Daniel Duby était, est et sera toujours Tout ! Mais les séjours de Daniel sont toujours très courts et Muller doit combler ce vide.

Nous sommes dans les années 1980 et commence à fleurir sur l’île un éventail d’arts martiaux et de sports de combats nouveaux tels que le Taekwondo, le Viet-Vo-Dao, le Te-Ku-Do, et diverses boxes (anglaise, française, thaïlandaise, américaine). Muller les a toutes essayées pendant quelque temps avant de s’orienter vers un art martial sino-vietnamien : le Te-Ku-Do qui lui semblait être la plus appropriée à ses recherches sous l’œil attentif du maître fondateur de cette discipline, Maître Chanjou Jean Patrick, enseignant sur l’Ile de La Réunion pendant deux ans. Ces deux années sont fondamentales dans le cheminement personnel de Muller puisqu’à son départ en 1986, le Maître Chanjou lui confie le poste de délégué technique départemental. Là, Muller va créer une dizaine d’école enseignant cet art. Puis, étant nommé responsable technique de l’école de formation des cadres du premier degré de cette discipline, il formera une douzaine de ceintures noires capable de transmettre ce savoir. 1986 est une année charnière : Daniel Duby rentre à la Réunion définitivement et décide d’enseigner son art à de rares privilégiés et des amis triés sur le volet : Muller est le premier à être contacté.

Il restera donc 12 ans dans le développement du Te-Ku-Do (1984-1996) mais au début des années 1990, parallèlement, et de manière tonitruante, il redémarre une formation de 4 ans avec Sifu Daniel Duby, devenu expert en boxe chinoise, en Wing Chun Kung Fu, et Full Instructor of Jeet Kune Do, précisément l’art de Bruce Lee. A partir de cet instant, c’est auprès de ce Maître que Muller trouve sa voie. Par conséquent, il va se plier aux exigences de milliers d’heures d’entraînement pointu, hors du commun, alliant humiliation et frustration mais aussi ultimes récompenses. Il s’établit alors une alchimie entre deux êtres accomplis en arts martiaux : « Tu ne trouves ton art que lorsque tu sais qui tu es ».

A la suite de cette formation soutenue, Daniel incite Muller à perpétuer la tradition du Wing Chun à La Réunion en ouvrant une salle d’entraînement. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Le passionné de Wing Chun procède par étape et donne son premier cours de Wing Chun à la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) du Tampon en 1996. Le succès ne se fait pas attendre mais Muller ne s’arrête pas là. Il veut à présent accomplir son rêve de toujours : aller en Chine rencontrer celui qui a formé Daniel en Wing Chun : Sifu Lo Man Kam, qui n’est autre que le neveu de Yip Man, dernier Grand Maître de ce style et propre entraîneur de Bruce Lee !

 

 

C’est alors que commence une longue période d’échanges entre La Réunion et Taïwan, et cette histoire dure maintenant depuis une trentaine d’années avec la venue exceptionnelle de Sifu Lo Man Kam à quatre reprises à La Réunion (en 1998, en 2002, en 2014 et 2016). Le pont entre la Chine et le Tampon est maintenant solide : en 2003, Muller ouvre sa propre académie d’arts martiaux sous la dénomination de Kréol Power. Là sont enseignés le Wing Chun, le Jeet Kune Do et le Tai Chi Chuan.

 

 

Des séminaires sont organisés pour des groupes d’élèves sur Taiwan régulièrement… Mais à son dernier séjour, se produit une rencontre inattendue, quasi-inespérée. Comme chacun le sait, il n’y a pas de hasard ! Tous les éléments étaient réunis alors pour produire l’imprévisible. En janvier 2005, alors qu’il quitte Taiwan pour Hong Kong avec son groupe d’élèves, à son escale, Sifu Yip Chun – l’un des fils de Yip Man - demande à le rencontrer! La prodigieuse rencontre se passe un dimanche soir, dans une des salles qu’il supervise à Hong Kong. Moment privilégié pour les néophytes l’accompagnant… Là, après avoir vu les élèves de Muller évoluer avec ses propres élèves, Sifu Yip Chun déclara avec étonnement et sérénité : « Vous êtes si loin de la source et pourtant vous avez un bon Kung Fu ! » (pour reprendre ses propres termes) ce qui sous entend que la voie utilisée est correcte et doit se pérenniser. En effet, le Grand Maître est sûrement ému car au plus profond de lui même, il sait que la mémoire de son père est présente sur une petite île de l’océan Indien et qu’ainsi, ces dernières paroles ont été entendues. Avant son dernier souffle, son père désirait vivement que le Wing Chun soit enseigné à un plus grand nombre pour que la Tradition ne soit pas oubliée et qu’elle perdure à jamais !

A la sortie de cette salle, ils sont tous émus, sidérés et reconnaissants devant les démonstrations que leur a faite Sifu Yip Chun… L’accueil de Sifu Yip Chun est au delà de toutes leurs espérances. Ce n’est que le début de cette fabuleuse histoire.

Séjour organisé par son amie de toujours, Julia Wang, Muller se rend au musée dédié à Yip Man et à l’histoire du Wing Chun Kung Fu ; il est dans une aile du Temple de Foshan, berceau du Wing Chun. Là, plusieurs surprises l’attendaient dont une, inopinée. Au détour de fabuleux documents tant iconographiques que télévisuelles, il reconnaît la photographie d’une personne qui lui est familière : M. André Tien Ah Koon, le député-maire du Tampon, là où il demeure et enseigne le Wing Chun Kung Fu.

Devant ce fait, Muller fait part de sa découverte à Julia. Elle lui conseille, une fois rentré, de prendre contact avec la mairie du Tampon afin de promouvoir une nouvelle fois La Réunion à Foshan et ce, par l’intermédiaire d’un petit encart au côté d’André Tien Ah Koon, prouvant par la même l’affinité existante entre La Réunion et la communauté chinoise. Ainsi, Muller décide de tout mettre en œuvre pour que ce projet se réalise dans la mesure du possible.

S’il plaît aux Grands Maîtres et aux autorités compétentes qu’une nouvelle page de l’histoire du Wing Chun se tourne à La Réunion comme en Chine : « Qu’il en soit ainsi ! »

Et l’histoire continue….

S’en est suivi depuis, d’autres grands évènements, tels que « La Nuit Martiale » (Octobre 2008) regroupant pas moins de 70 Experts venus de Chine, de France, de l’ile Maurice, et bien sûr de la Réunion … Une soirée retransmise en direct sur tout le réseau France Télévision (2h15mn de spectacle).

 

En 2009 et 2010 deux autres tournages effectués en Chine intitulé « Le Secret de l’Eternel Printemps » et « Le voyage à Foshan, retour à la source », films documentaires sur les différentes écoles de Wing Chun et la vision de cet Art par les grands maitres qui nous ont ouverts leurs écoles.

 

En Octobre 2011 projet d’un « Tour du Monde des Arts Martiaux ». Départ avec une équipe de tournage afin de produire un long métrage sur les plus grands Maitres d’Arts Martiaux encore vivants sur les 5 continents… toujours en cours d’achèvement et de montage. Sortie prévue très prochainement.

En 2016 organisation d’un stage pour la communautée Chinoise de l’ile Maurice avec la venue exceptionnelle de Sifu Lo Man Kam (Neveu du célèbre Ip Man). C’était la 1ère fois que Sifu LO Man Kam prodiguer son précieux enseignement sur cette île.

 

Mai 2016 tournage d’un court métrage afin d’apporter notre contribution dans le combat contre les femmes battues. Tiré d’une histoire vrai, celle d’une de nos élèves Claudine Viraneiken violentée pendant 26 ans par le père de ses enfants. Film intitulé « Le 5ème Mur »projeté lors du festival du court métrage du Moulin Café (Ile de la Réunion) en Novembre 2017.

 

Janvier 2017 mis en ligne via internet, d’une Formation de Wing Chun afin de permettre au plus grand nombre d’avoir accès à l’enseignement et à la vision du Wing Chun par Sifu Muller Lauret. Un programme de 12 modules de 40 mn sur 3 mois afin d’acquérir les bases de cet Art.